Mon parcours n'était pas « dessiné » d'avance!

Entrevue

Entrevue avec nancy michaud, enseignante et professionnelle engagée

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  • Nancy Michaud
 
La CPA Nancy Michaud, Ph. D., récipiendaire d’une bourse doctorale de la Fondation des CPA en 2017-2018, a récemment soutenu sa thèse de doctorat avec succès. Ses recherches portent notamment sur la place ouverte au jugement professionnel dans les normes canadiennes d’audit.
 
Enseignante et professionnelle engagée, elle compte utiliser ses travaux de recherche non seulement pour aider les professionnels en pratique, mais aussi pour enrichir son enseignement et transmettre ses connaissances aux étudiants.es qui sont les leaders de demain.

 

Qu’est-ce qui vous a amenée vers la profession de CPA?

C’est une excellente question, car mon parcours n’était pas « dessiné » d’avance! À la fin de mes études secondaires, je ne savais pas du tout dans quel programme m’inscrire au CÉGEP. J’aimais les sciences, plus particulièrement la chimie et la biologie humaine. De plus, j’affectionnais énormément les mathématiques et j’avais une grande facilité avec cette matière. D’un autre côté, j’étais une grande lectrice et l’apprentissage des langues me passionnait. Après avoir lu sur les programmes offerts au CÉGEP de Rimouski, ma ville natale, j’ai finalement opté pour le DEC en techniques administratives, option finance. Je n’ai jamais regretté mon choix! Pendant ma dernière année, c’est un enseignant qui m’a parlé des avantages à obtenir un titre comptable. Cet enseignant passionné, monsieur Marc Parent que je remercie pour ses bons conseils, a su me convaincre que j’avais une place au sein de cette belle profession. J’ai alors envoyé une demande d’admission à l’UQAR pour étudier au baccalauréat en sciences comptables!

Vous avez récemment soutenu votre thèse de doctorat avec succès. Félicitations! Quelles raisons vous ont motivée à entreprendre des études doctorales et à effectuer des recherches sur le jugement professionnel en audit?

Tout d’abord, je suis une personne de nature curieuse et j’ai toujours aimé apprendre. J’aime m’ouvrir sur le monde et envisager qu’il y ait des points de vue différents des miens. À mon avis, l’ouverture aux autres nous fait grandir comme être humain.
 
Comme professeure d’université, j’ai la chance d’avoir une partie de ma tâche qui est consacrée à la recherche. J’ai alors décidé de débuter un projet de recherche axée sur les praticiens, des auditeurs dans ce cas précis. La question à laquelle je désirais répondre émanait de plusieurs discussions avec mes étudiant(e)s qui me demandaient, année après année, comment le professionnel de la comptabilité exerçait concrètement son jugement. Mes lectures sur le sujet demeuraient très théoriques et vagues, ce qui ne me permettait pas de bien répondre à cette grande question. J’ai alors eu l’idée d’aller étudier des cas vécus en pratique nécessitant l’exercice du jugement de ces professionnels de l’audit.

Aviez-vous envisagé de vous rendre aussi loin dans votre parcours académique et professionnel lorsque vous vous êtes engagée dans le cheminement vers le titre de CPA?

Pas du tout! L’obtention du titre professionnel représentait mon but premier! C’était déjà un grand objectif pour moi qui avait choisi, au départ, un programme de DEC technique dans le but de rejoindre rapidement le marché du travail!

Mais après quelques années à l’emploi d’un cabinet, j’ai décidé de compléter ma maîtrise en administration des affaires. À ce moment, je commençais à envisager une carrière professorale et l’obtention du grade de maître devenait important afin de pouvoir postuler pour un emploi de professeure en comptabilité.

Vous avez bénéficié d’une importante bourse doctorale de la Fondation pendant vos études. Qu’est-ce que cette dernière vous a permis d’accomplir?

J’ai choisi de faire mon doctorat au sein d’une université française où j’ai trouvé un directeur de thèse bienveillant qui me laissait beaucoup d’autonomie. Comme j’aime m’ouvrir sur le monde, je voulais découvrir de nouveaux endroits et de nouvelles personnes. Mon but était aussi de créer des liens avec la France où la barrière de langue n’est pas présente. Cette bourse m’a permis de ne pas me soucier de l’aspect monétaire relié à mes déplacements. Elle m’a grandement aidée à couvrir les frais pour me rendre en France, mais également pour participer à divers colloques scientifiques qui m’ont permis de faire avancer mes travaux et réflexions. Cette bourse a finalement facilité la mise en place de mon congé de perfectionnement autorisé par mon employeur (UQAR). Ce congé m’a permis de me consacrer à ma thèse doctorale, et ce, pendant deux (2) années consécutives.
 
Par ailleurs, cette bourse doctorale représente pour moi bien plus que la valeur monétaire reçue! C’est une reconnaissance de mes pairs puisqu’ils ont considéré que mes travaux avaient une portée pour notre profession. C’est une grande marque de confiance et j’en suis profondément touchée.

Quelle importance les donateurs peuvent-ils avoir sur le parcours des étudiants.es lorsqu’ils contribuent à la mission de la Fondation des CPA?

Les bourses offertes par votre Fondation peuvent faire LA différence! En plus d’apporter un soutien financier non négligeable qui permet la poursuite des études, ces bourses sont un message d’encouragement pour les étudiants.es qui les reçoivent. La dimension psychologique associée à l’obtention de ces bourses doit être considérée. En effet, les étudiants.es ressentent un sentiment de fierté et cela augmente la confiance en soi. Ce sont des éléments gagnants pour la réussite des études!

Vous qui formez la relève CPA en œuvrant en enseignement, quel serait le meilleur conseil que vous pourriez lui donner? Que voudriez-vous qu’elle retienne de vos recherches?

Je désire qu’ils retiennent de mes recherches qu’il n’existe pas toujours une « bonne réponse » à tous les problèmes rencontrés en pratique. Les situations incertaines et ambigües sont présentes au cœur de la profession comptable et les normes ne pourront jamais couvrir tous les cas qui se présentent à eux en pratique. Alors, le meilleur conseil que je peux leur donner est de réfléchir, car c’est ce qui les différencie des « machines »! Pour ce faire, il est nécessaire de s’ouvrir aux autres points de vue et de se donner du temps pour « nourrir » ces réflexions afin de prendre une décision plus éclairée.

Quels sont les prochains défis ou projets qui vous attendent?

Plusieurs défis sont présents au cœur du volet recherche de ma tâche professorale! Présentement, je travaille sur des articles scientifiques reliés à ma thèse doctorale. Mon doctorat m’a permis d’amasser des données riches en plus de documenter une façon de collecter des données qui n’est pas encore utilisée à ce jour par la communauté scientifique des sciences de la gestion. De plus, certains de mes résultats méritent d’être analysés avec un nouveau regard, et ce, à l’aide de différents cadres théoriques que je devrai d’abord étudier.

Comme autre projet à court terme, ma formation doctorale en recherche qualitative et mes connaissances en gouvernance m’ont permis d’être nommée « chercheuse invitée » au sein du Groupe de recherche et d’innovation sur l’organisation des services de santé à l’Université de Moncton. Finalement, je viens tout juste de terminer la rédaction d’une importante demande de subvention pour permettre l’étude des pratiques entourant l’accueil et la rétention des immigrants francophones établis dans des régions rurales. Ce sujet a un grand intérêt présentement, car il peut apporter certaines pistes de solutions reliées à l’enjeu du manque de main d’œuvre qui se fait de plus en plus ressentir au sein des entreprises canadiennes.

 


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