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Saisir les opportunités en temps de crise

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En temps de crise, nous avons le choix : accepter de naviguer dans l’incertitude ou ramer à contre-courant pour tenter de reprendre le contrôle.

Lorsqu’on prend quelques minutes pour y réfléchir, les crises sont d’excellentes occasions de développement sur les plans personnel et professionnel. Mais, de quelle manière les organisations peuvent-elles elles aussi saisir ces opportunités?

(Cet article a été initialement publié dans le cadre du numéro d’automne 2020 du magazine Careering du CERIC sur « Les super pouvoirs de carrière ». Le présent texte a été légèrement modifié).

Sortir de sa zone de confort

Qu’il s’agisse d’une crise financière ou sanitaire, ou de toute autre situation pouvant mettre en péril la survie d’une organisation, ce type de situation exige que la majorité des personnes impliquées sortent de leur zone de confort. Pour réussir à surmonter la crise, la créativité et l’innovation sont les clés du succès.

Les organisations ont beau mettre en place des plans de gestion de crise pour être prêtes à rebondir, les employés impliqués ne sont généralement pas conscients des impacts du changement qu’ils auront à gérer, le moment venu.

Sans avertissement, des personnes ayant toujours eu les mêmes responsabilités, les mêmes fonctions ou le même rôle dans une ou plusieurs organisations se retrouvent soudainement impliquées dans un processus nouveau en réponse à une crise qu’ils n’ont généralement pas connu auparavant.

Alors qu’un changement d’emploi ou d’employeur est bien souvent précédé d’une réflexion sur nos responsabilités, notre rôle, nos intérêts et nos aspirations, une crise ne nous donne pas le temps d’y réfléchir et bouleverse tout, d’un seul coup.

À ce moment, notre capacité à sortir gagnant d’une telle situation dépend de notre réaction face à un premier dilemme : accepter de naviguer dans l’incertitude sans appréhension ou ramer à contre-courant pour retrouver notre vie, notre rôle et nos responsabilités d’avant.

En ces temps particulièrement difficiles, il faut se rattacher à ce que nous contrôlons : notre attitude et nos actions.

S’adapter pour se transformer

Concernant la gestion de crise, la Chaire de relations publiques et communication marketing de l’UQAM propose une approche en quatre temps :

  1. La prévention est la première étape de la gestion de crise et consiste essentiellement en une vigie des potentiels de risques.
  2. La préparation est la deuxième étape. C’est à ce moment qu’on forme la cellule de crise et que l’on conçoit le guide de gestion de crise.
  3. La réaction est la troisième étape et est délimitée par l’entrée en crise et la sortie de celle-ci.
  4. L’adaptation est la quatrième étape et celle qui doit retenir le plus notre attention, car il s’agit d’un point culminant où l’organisation peut saisir les opportunités présentées par la crise afin de se transformer.
Accepter une nouvelle situation et s’adapter rapidement à celle-ci ne sont pas des comportements innés à l’être humain qui préfère rester dans un milieu connu, qu’il perçoit comme étant plus sécuritaire.

En temps de crise, cette capacité d’adaptation peut faire toute la différence. Afin de pouvoir se concentrer sur l’avenir, il importe que toutes les actions de l’organisation permettent de faciliter l’acceptation de ce changement.

La communication et la collaboration comme facteurs clés de succès

Au sein d’une organisation, il est possible d’augmenter la résilience des personnes en leur permettant de s’exprimer. Démontrer de l’ouverture, c’est-à-dire être à l’écoute des préoccupations de ses employés, de ses équipes, de ses collaborateurs, de ses clients et de ses partenaires, peut contribuer à la survie d’une organisation. Cependant, la direction doit également s’assurer de répondre aux principales inquiétudes évoquées. Sans quoi, il est risqué d’ouvrir un dialogue à sens unique.

Pour maintenir le cap et réussir à passer la crise, la meilleure stratégie à utiliser demeure la communication. À tous les niveaux, la communication est essentielle à la survie des organisations. Elle permet de réduire les appréhensions des gens et favorise leur engagement. Pour les employés, il peut s’agir de les rassurer quant au risque de perdre leur emploi ou de les informer sur les changements potentiels qui pourraient affecter leur rôle et leurs responsabilités. En fait, il est important de tenir compte de tout élément pouvant générer du stress quant à l’incertitude d’une situation ou d’un événement. Lorsque l’employeur arrive à capter rapidement ces préoccupations, il a le pouvoir de les transformer en opportunités. Ces actions permettront de favoriser l’engagement des gens.

Cependant, la responsabilité de capter toutes ces informations ne revient pas exclusivement à l’employeur. De son côté, l’employé, voyant son organisation mettre en place un plan de gestion de crise, doit aussi démontrer qu’il est disponible pour prêter main-forte. Il peut le faire en tenant compte de ses intérêts, de ses motivations et de ses aspirations. Une crise peut être le moment idéal pour mettre en commun les forces de chacun et, par le fait même, de mobiliser l’ensemble des parties prenantes vers un même objectif. Tout être humain a besoin de sentir qu’il est utile.
De plus, il ne faut pas s’arrêter à la mise en place de telles stratégies au sein de l’organisation. Un bon nombre d’opportunités externes sont également à considérer. Elles se dévoileront aux personnes responsables de la gestion de crise lorsqu’elles prendront le temps d’échanger avec leurs partenaires, leurs collaborateurs et même leurs concurrents.

Prenons l’exemple d’une entreprise de restauration qui voit soudainement sa clientèle régulière diminuer de manière importante. Dans cette situation, si les gestionnaires de ce restaurant ne modifient pas rapidement leur stratégie, ils risquent de faire faillite. 

En discutant avec ses fournisseurs et ses partenaires provenant de milieux connexes à la restauration comme l’hôtellerie, l’événementiel ou le milieu touristique, l’entreprise pourrait trouver une opportunité de collaboration. Elle pourrait, en effet, créer un nouveau produit ou un service unique ou encore desservir une nouvelle clientèle grâce aux compétences, aux connaissances spécifiques et au réseau de contacts de chacun des partenaires. 

En temps de crise, l’union des forces et les stratégies collaboratives qui tiennent compte de toutes les parties prenantes sont bien souvent les seules issues pour survivre.

Plusieurs moyens existent pour surmonter une crise avec succès. Les exemples précédents sont tous d’excellents moyens de favoriser l’acceptation du changement par toutes les parties prenantes internes et externes. L’organisation qui réussira sera celle qui aura géré ce changement en osant sortir de sa zone de confort.

Vers de nouveaux horizons

Même si les responsables de la gestion de crise n’ont pas le contrôle sur tous les éléments internes et externes à leur organisation, ils doivent se rappeler qu’ils contrôlent leur façon d’agir et de réagir face à la situation. Celle-ci aura à son tour un impact direct sur l’environnement interne et externe de l’organisation.

Un bon exemple est celui des organisations qui produisaient de l’alcool avant la pandémie de COVID-19. Elles ont rapidement compris que la demande pour des produits antiseptiques était plus grande que l’offre disponible. Ces organisations ont vu une opportunité de développer un nouveau marché. En adaptant leurs processus, elles ont réussi à produire et à vendre de nouveaux produits. Un autre exemple est celui des entreprises manufacturières de textile qui se sont adaptées pour produire des masques. De nombreux exemples comme ceux-ci existent. 

Pour plusieurs organisations, ces changements de cap ont demandé beaucoup d’agilité ainsi qu’une grande capacité d’adaptation. Elles ont toutes un point en commun. Pour en arriver à se réorienter et à réaliser tous ces changements en peu de temps, elles ont misé sur une bonne communication et sur la collaboration avec toutes leurs parties prenantes internes et externes.

En période de crise, nos habitudes et nos standards sont mis à l’épreuve. Dès qu’on accepte le changement et qu’on est conscient qu’il y a des opportunités qui se créent, de nouveaux horizons s’ouvrent. Les organisations qui savent miser sur ces occasions d’apprentissage et de développement personnel, professionnel et organisationnel en sortent habituellement grandes gagnantes.

Et vous, comment réagissez-vous en temps de crise?

À propos de l’auteure

Andréanne Leduc est CPA, CA, et conseillère à la pratique professionnelle, au management et à la comptabilité de management à l’Ordre des CPA du Québec. Elle-même entrepreneure, elle accompagne depuis une dizaine d’années d’autres entrepreneurs pour les aider à valider leur idée, leur démarche et leurs stratégies d’affaires. Auteure du blogue Signé D, elle offre également des conférences pour faire part de son expérience.
 

 
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