Xavier Cyr : un futur CPA à la volonté inébranlable

Le 28 novembre, l'Ordre annonçait avec fierté la réussite de 874 candidats et candidates du Québec à l'Examen final commun (EFC) de septembre 2025. L'un d'entre eux, Xavier Cyr, s'est particulièrement illustré en obtenant le meilleur résultat au Québec.
Découvrez ce futur CPA qui démontre une détermination sans failles et une volonté qui déplacerait des montagnes.
Quelques questions pour en savoir plus sur Xavier
Quelle a été ta réaction en apprenant que tu avais remporté la médaille d’or?
Avec des amis, on visait le tableau d’honneur, mais on ne savait pas si on allait réussir. On rigolait avec ça et on avait fait des paris, alors quand un ami m’a dit que j’avais la médaille d’or, je ne le croyais pas, je pensais que c’était une blague. Quand j’ai eu l’appel de l’Ordre, j’ai réalisé que c’était vrai!
J’ai reçu des appels d’amis de longue date qui ne sont pas dans le programme, ils comprenaient enfin pourquoi j’étais la personne plate qui annulait tout le temps des activités à la dernière minute parce que j’étais trop occupé.
Pourquoi as-tu décidé de devenir CPA? Quel a été ton déclic?
Je sais que je veux devenir CPA depuis mes 15 ans. J'ai su rapidement que je voulais faire ça pour deux raisons. Premièrement, je suis de ceux qui disent que oui, il faut faire ce qu'on aime dans la vie, mais aussi qu’il faut savoir se pousser, prendre une décision claire sur ce qu'on veut faire et foncer. J’ai choisi cette profession-là et, dans toutes les possibilités qu’elle offre, je vais trouver ce qui me convient et ce qui va me permettre de m’épanouir.
Je trouve aussi qu’être CPA, c’est une porte d'entrée sur le monde des affaires. J’aimerais moi-même me lancer en affaires, fonder une entreprise ou devenir investisseur, j’ai donc besoin de parfaire mes connaissances et de développer mon réseau de contacts.
De quoi es-tu le plus fier à propos de ton cheminement?
Je dirais que ma fierté ne vient pas principalement des honneurs, mais plutôt de mon parcours. Je n’étais vraiment pas destiné à être bon à l’école. Quand je suis rentré au secondaire, ça n’allait pas du tout. J’avais de mauvais résultats, notamment en maths, j’ai eu un nombre incalculable d’avertissements, je n’étais vraiment pas un bon élève. Quand j’ai reçu un diagnostic de TDA, de dyslexie et de dysorthographie, on m’a donné des outils et mes parents, ainsi que mon école, m’ont bien encadré. Et ça a été presque instantané! J’ai commencé à très bien réussir quand on me laissait utiliser mes outils. Ça n’a pas toujours été facile de casser les barrières, mais j’y suis arrivé.
Peux-tu nous raconter une anecdote sur toi que peu de gens connaissent?
Mon arrière-grand-père était un investisseur immobilier qui possédait plusieurs immeubles à Montréal. Il avait pratiquement une rue entière à lui. Mais, pendant la crise de 1929, il a absolument tout perdu.
Ma famille avait donc peu de moyens, mais mon père dit toujours : « Tu sais, mon père a fait mieux que son père. Mon objectif c’est que toi tu puisses faire mieux que moi! » Alors, il a fait des sacrifices pour que je puisse me rendre où je suis aujourd’hui. J’ai donc beaucoup à cœur que ça arrive. Avec ma sœur, on a justement un projet d’investissement immobilier à l’horizon!
Qu'est-ce que tu aimes le plus de tes études en comptabilité?
Je n'ai jamais été quelqu'un qui adore l'école, je n'ai jamais été quelqu'un qui aime étudier. Mais ce que j’aime en comptabilité, c’est que tout a une logique, même si on pense que non. Et ma tête, elle fonctionne comme ça aussi, comme un fichier Excel. Il faut que les choses soient structurées et méthodiques. Je suis quelqu'un de très cartésien.
Tu travailles dans une société de placements privée, peux-tu nous parler de ton expérience?
J'ai commencé comme technicien comptable, puis à ma deuxième année de baccalauréat, on m'a confié un poste de contrôleur financier. Ça représentait vraiment un défi de gestion de mon temps parce que c'est un travail pratiquement à temps plein dans une petite entreprise et je devais continuer mes études en même temps. C’est là que j’ai pu me prouver que je savais gérer un agenda et mes priorités!
Ce que j’aime, c’est que dans une société d'investissement comme ça, je savais que j'allais pouvoir toucher à beaucoup de choses et surtout observer! Observer pour apprendre, pour comprendre. Je me suis tout de suite mis en mode éponge.
Je dois aussi ajouter que je suis très fier de pouvoir contribuer au succès d’Oliva Horticulture, l’une des 300 plus importantes PME au Québec, en mettant à profit mes compétences en tant qu’analyste FP&A.
Qu'est-ce que tu aimerais dire aux CPA en devenir au sujet du cheminement?
Je dirais qu’il faut voir le cheminement comme une occasion de se prouver à soi-même plusieurs choses. La discipline, la structure, l’éthique de travail : ce sont toutes des choses essentielles. J’ai souvent entendu dire que le cheminement est très théorique, mais je pense qu’à travers cette théorie, on développe des méthodes de travail qui vont nous suivre durant toute notre carrière.
Quant à l’EFC, il faut se voir comme un ou une athlète qui se prépare pour les olympiques. Dans les faits, on se prépare pendant des années pour ces trois jours, chaque élément du cheminement nous y prépare un peu plus. En plus d’étudier, il faut se préparer mentalement, être capable de gérer son stress. Moi, ce qui m’a aidé beaucoup, c’est de me visualiser en train de faire l’EFC et de le réussir. Une bonne hygiène de vie est aussi essentielle : il faut bien manger et dormir assez.
Les astuces de Xavier pour réussir l’EFC
Est-ce que tu as des astuces pour une séance d'étude efficace?
Ma technique est utile pour tout le monde, mais surtout les personnes au baccalauréat : faites des études de groupe! C'est ce que j'ai fait avec quatre de mes amis. On se faisait des soirées, parfois même une journée complète. On s’installait dans une salle avec un tableau blanc et une personne donnait carrément un cours aux autres. Le fait de devoir expliquer la matière à d’autres personnes permet de vraiment de se l’approprier.
Pour l'EFC, je recommande vraiment de structurer la matière dans des fiches d'étude et d’éviter de prendre du retard dans sa préparation, pour pouvoir se préparer graduellement, sans se mettre trop de stress.
Qu’as-tu fait la veille des trois jours de l’EFC?
La veille du Jour 1, je suis allé au restaurant avec des amis. On était tous stressés. On a pris la soirée relax. Comme j'adore le hockey, je m’étais gardé des épisodes de la série La reconstruction : au cœur des Canadiens de Montréal pour me détendre et passer le temps.
La veille du Jour 2 et celle du Jour 3, on a été se défouler au pickleball. J’ai fait un trou dans ma chaussure et je me suis fait mal à la cheville tellement je suis compétitif.
Y a-t-il une citation inspirante qui t’aidait à te motiver durant l’EFC?
C’est une phrase un brin vulgaire, alors je vais vous donner une version plus acceptable. Disons qu’on pourrait la traduire par « Tais-toi et va travailler! ». C'est quelque chose que je me dis souvent quand je manque un peu de motivation.
As-tu des conseils pour gérer le stress durant l’EFC?
Un bon truc durant l’EFC, c’est de prendre conscience que, si tu es stressé, il y a au moins 15 autres personnes assises immédiatement autour de toi qui vivent le même stress. Tu n’es pas seul avec ce stress, tout le monde est dans le même bateau. Il faut donc éviter de focaliser là-dessus.
L’autre chose à se dire, c’est que tu as tellement travaillé, tu t’es préparé au mieux, il n’y a rien d’autre que tu peux faire à ce moment-là que d’essayer de répondre à l’examen au mieux de tes compétences. Stresser n’y changera rien, il faut juste te faire confiance.
As-tu des conseils pour répartir le temps durant l’EFC?
Avant d’aborder chaque question, je regardais le cadran, puis je me disais : « J’arrête de répondre à telle heure, peu importe ce qui arrive » et je tenais cette promesse en changeant de question à l’heure pile.
Il faut vraiment se mettre des barrières comme ça. Sinon, surtout pour le côté qualitatif, on peut aller très loin sans que ça aide notre résultat en fin de compte.
Peux-tu nommer une chanson que tu associes à l’EFC?
La chanson que j’écoutais chaque matin en me rendant à l’EFC, c'était Gotta be somebody par Nickelback. Elle me met dans un bon état d’esprit pour performer. Sinon, comme je me suis préparé et j’ai fait l’EFC avec mes amis, la chanson Same friends de Charlie on a Friday me parlait énormément! Les paroles me rappelaient une chose : réussir tous ensemble, avec les mêmes personnes depuis le début, c’est ça qu’on se souhaitait.
La plupart des candidats et candidates voient l’EFC comme une montagne presque insurmontable. Que voudrais-tu leur dire pour les encourager?
Oui, c'est une étape importante. Toutefois, ça reste un examen. Je ne suis pas une meilleure personne qu'une autre parce que j’ai eu le meilleur résultat au Québec. La seule différence, c'est que j’ai probablement développé des techniques et une éthique de travail plus efficaces que la moyenne et adaptées aux exigences de cet examen-là. Je ne suis pas meilleur qu’un autre à cause de ça, la réussite de cet examen ne définit pas entièrement ta vie ou le professionnel que tu seras.
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